Le major italien ENI a mis en service un nouveau terminal flottant gazier à pointe noire. Les toutes premières molécules de gaz naturel du projet offshore MARINE XII ont pris le large fin février dernier. Au moment de la plus forte crise gazière européenne, en avril 2022 e PDG d’ENI signe un accord avec la République du Congo pour la mise en valeur des réserves de Marine XII.

À terme, le projet doit produire 3 millions de tonnes du GNL, soit 4,5 milliards de mètres cubes par an. La République  Congo est  le 5eme pays d’Afrique subsaharienne en terme de réserves avec 288 milliards de mètres cubes selon l’organisation des pays exportateurs de pétrole. Le consortium exploitant Marine XII est constitué d’Eni (65 %), du russe Lukoil (25 %) et de la SNPC, la compagnie pétrolière nationale du Congo (10 %).

D’un coût total estimé, à terme, à 5 milliards de dollars, le projet s’appuie sur des gisements d’hydrocarbures offshores en exploitation (Nené et Litchendjili) qui sont fortement étendus par des nouvelles plateformes en mer. A ceci, s’ajoutent deux filières de traitement, l’une totalement autonome au large, encore en phase de développement, l’autre localisée près du rivage et de Pointe Noire où sont situées à terre les installations de prétraitement du gaz naturel. Celui-ci est ensuite réacheminé en mer vers une usine flottante de liquéfaction de gaz naturel (FLNG). C’est celle-ci qui vient d’entrer en exploitation.

« Aujourd’hui, nous célébrons à la fois le début de la production et le premier cargo, donc l’exportation du gaz naturel liquéfié pour la première fois dans ce pays. Pour l’instant, nous sommes dans la première phase qui est celle de 600 000 tonnes (par an) et l’année prochaine, nous passerons à 3 millions de tonnes »  déclare Le ministre des hydrocarbures, Bruno Jean-Richard Itoua.

Eni a fait usage de technologies très avancées pour produire et traiter ce gaz plus rapidement. « Nous avons (en particulier) utilisé des technologies qui nous ont permis de réaliser un développement modulaire de GNL de petite taille, C’est un modèle jamais utilisé en Afrique et même avec peu d’exemples dans le monde » détaille Claudio Descalzi, le PDG du groupe italien.

Avec ce projet, le Congo rejoint le cercle très fermé des exportateurs de GNL en Afrique qui compte moins de dix membres, dont l’Egypte, l’Algérie, le Nigeria, la Guinée équatoriale, le Cameroun, l’Angola et le Mozambique. L’économie congolaise qui repose depuis toujours sur le pétrole va désormais pouvoir compter également sur le gaz naturel liquéfié (GNL).

Moïse ILUNGA