La commission Européenne annonce le 19 février dernier avoir signé un protocole d’accord avec le gouvernement Rwandais dans le cadre du développement de chaînes de valeurs pour les matières premières critiques. Selon l’Union Européenne, ce protocole d’accord vise à valoriser l’exploitation des minerais par le Rwanda qui est considéré comme un acteur majeur au niveau de l’extraction de tantale, de l’étain, du tungstène, de l’or, niobium, de lithium et de terres rares par l’U.E.

Pour les Européens, ce partenariat permettrait de sécuriser de manière pérenne l’approvisionnement en matière première critique. Dans le cadre de sa stratégie “Global Gateaway” pour atteindre les objectifs en matière d’énergie verte, l’U.E a déjà signé ce genre d’accord précédemment avec le Canada, l’argentine, l’Ukraine, le Chili et désormais avec le Rwanda.

A Kinshasa, le gouvernement congolais exprime son regret de voir le Rwanda se permettre de détenir toutes ses matières premières critiques alors qu’il subit l’agression dans sa partie Est orchestrée par  les rebelles du M23 qui contrôlent plusieurs localités dans le Nord-Kivu. L’honorable Julien PALUKU (Ministre sortant de l’industrie et notable du Nord Kivu) n’a pas lié sa langue: « sans les minerais de la RDC, le Rwanda serait asphyxié car il vit de pillage de ressources naturelles ».

Bien que l’Union Européenne reconnaît le soutien du Rwanda aux rebelles pour occuper illégalement les richesses du territoire congolais, la question qui se pose est de savoir si cette institution défend toujours ses valeurs prétendant être universelles ou alors elle jouet à un maitre de chœur scandant de chant à l’honneur de multinationales?

Avec l’infatigable soutient qu’apporte l’U.E à l’Ukraine, la population congolaise s’étonne que cette structure ne fait pas pareil avec la RDC qui est aussi agressée par son voisin le Rwanda. L’U.E devrait prendre des sanctions économiques contre le Rwanda mais à la grande surprise de la majorité des congolais, elle signe cet accord de sang avec un pays  agresseur et criminel. « Les congolais n’en peuvent plus de votre approche néocoloniale au service des multinationales européennes. Alors cessez s’il vous plait, écoutez-les et déchirez cet accord » extrait du discours de Marc BOTENGA député PTB du parlement européen.

D’aucun ignore que le conflit à l’Est de la RDC est un enjeu de contrôle des gisements miniers et autres ressources naturelles. «  Tout le monde sait que le Rwanda n’a même pas un gramme de ces minerais dits “critiques” dans son sous-sol », a insisté le président Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, lors de sa récente participation au briefing face à la presse animé par le Ministre de la communication. A savoir, L’Union Européenne est très mal engagée, car c’est comme si elle faisait la guerre à la RD Congo par procuration. Voulant surveiller les dernières élections pour dire qui a gagné, qui a perdu, elle qui nous donne à la longueur de journée des leçons sur le respect des droits de l’Homme est maintenant en train de prêcher par le plus mauvais exemple. Quand vous achetez le produit d’un receleur, vous êtes vous-même coupable de vol.

Selon plusieurs observateurs  artisans de paix, ce protocole d’accord est perçu comme la mise en place de légitimité des pillages des ressources congolaises via le marché illicite au profit du Rwanda voisin et marionnette. Pour les congolais, cet accord de l’UE avec le Rwanda est un choc aux allures méprisantes des européens envers la souffrance congolaise qui dure plus de trois décennies. À quand prendra fin ce comportement ambigu et hypocrite des partenaires classiques de la RDC?

Moïse ILUNGA